Éditions Sorman

Chaque année, 10 à 15 communes supplémentaires obtiennent le label « station verte », décerné par la Fédération française des stations vertes (stationverte.com) depuis 1964. Son objectif est de favoriser le tourisme pour soutenir le dynamisme économique du territoire, tout en préservant son terroir. La candidature est gratuite, à l’exception du règlement de frais d’adhésion à l’association qui devra être renouvelé chaque année (entre 832 et 2 757 euros selon la population). La commune doit remplir les conditions d’une charte comportant une dizaine d’engagements, déclinée en cinquante critères dont 24 sont obligatoires : une population inférieure à 10 000 habitants, des capacités d’hébergement représentant 200 lits minimum, répartis en deux catégories au moins (hôtels, campings, chambres d’hôtes, gîtes, villages-vacances), une piscine ou un lieu de baignade surveillé, des accès à la nature et un réseau de sentiers accessibles à pied ou à vélo, l’existence d’un bureau ou office du tourisme.

Valoriser les atouts d’un territoire
Taintrux (1 603 habitants, Vosges) fait partie d’une des dernières communes en date à avoir obtenu le label. Sur un territoire dont l’activité économique est sinistrée, la municipalité a choisi de miser sur ses atouts touristiques : une forêt communale de 1 400 hectares aménagée avec des sentiers, la présence de « hauts fers » (des scieries fonctionnant à l’énergie hydraulique) ainsi que des commerces et des services de proximité (bar, auberge, boulangerie, agence postale…). Membre de la communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges, elle s’est appuyée sur les ressources de l’office de tourisme intercommunal pour préparer sa candidature, en bénéficiant de l’expérience acquise par quatre autres communes membres. En outre, l’office du tourisme a pris en charge la cotisation annuelle.

Engager une dynamique économique
La préparation d’une candidature fournit l’occasion de mobiliser les partenaires, notamment associatifs, autour d’un projet de développement. Ainsi à Violay (1 328 habitants, Loire), la commune a fondé le développement local sur la protection de son patrimoine naturel : délimitation d’une zone humide, création de sentiers pédagogiques pour faire découvrir ce milieu ainsi que la forêt… Elle a travaillé avec les associations qui ont contribué au projet, chacune dans son domaine : création de chemins en descente par des pratiquants de VTT, aménagement d’une aire par les parapentistes… Pour que le projet profite également aux commerçants, la commune a tracé une variante de l’itinéraire de randonnée GR7 pour qu’il passe par le village. Près de ce chemin, elle a aménagé une aire de pique-nique couverte (depuis laquelle il est aisé de faire ses courses au village), dans un esprit de préservation des ressources naturelles (toilettes sèches, signalétique réalisée avec des essences de bois locales). Notre conseil : faute de pouvoir affecter un agent uniquement à la préparation du dossier de candidature, il convient de prévoir un temps de préparation assez long (2 à 6 mois) pour réunir les informations et justificatifs demandés.

Améliorer son attractivité au fil du temps
Accordé pour une durée indéterminée, le label prévoit cependant que la commune lauréate pratique une auto-évaluation tous les deux ans (selon un référentiel en trois volets) et qu’elle accepte un diagnostic de la part de l’association, six ans après la date d’obtention. Cette exigence implique d’initier une démarche d’amélioration continue, tenant compte des observations de la commission nationale de contrôle et de labellisation. A Saint-Nicolas-de-la-Grave (2 226 habitants, Tarn-et-Garonne), la commune s’est dotée d’un tableau de bord qui recense les actions réalisées conformément au référentiel et celles qui restent à conduire. Ainsi, la commune va œuvrer à la création d’un comité de pilotage qui lui permettra d’associer de manière régulière à la réalisation des projets, les élus chargés du tourisme, l’office du tourisme, les représentants socio-économiques.

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Déposer une candidature
La commune doit adresser à la Fédération française des stations vertes un courrier comportant la liste des critères du référentiel qu’elle remplit, en joignant les justificatifs correspondants ainsi qu’une lettre d’engagement. Elle reçoit ensuite ses identifiants pour compléter son dossier en ligne, via un extranet, avant d’accéder au référentiel lui permettant de s’auto-évaluer. A ce stade, elle fournit une délibération de l’organe délibérant. Un représentant de la Fédération se rend sur place avant de transmettre ses conclusions à la commission nationale de contrôle et de labellisation qui prendra la décision finale.

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Jean-Philippe ARROUET le 12 juillet 2017 - n°434 de La Lettre du Maire Rural