A Aiguillon-sur-Mer (2 081 habitants, Vendée), le maire a délivré un certificat d’urbanisme positif déclarant réalisable le projet de maison qu’un propriétaire voulait concrétiser sur un terrain acquis en octobre 2009. Mais le propriétaire n’a pas pu construire car le préfet, après la tempête Xynthia en 2010, a classé le terrain dans la zone de risques naturels d'inondation. Le propriétaire a engagé la responsabilité de la commune pour obtenir réparation de son préjudice : il a acheté au prix du terrain à bâtir une parcelle finalement inconstructible. En appel, la cour administrative juge que le maire a commis une faute en délivrant ce permis. En effet, le maire doit refuser le permis si le projet ne présente pas toutes les garanties de sécurité. Or, même si le plan de prévention des risques naturels n’a été adopté qu’en 2012, le maire avait les moyens de savoir que le terrain était susceptible de subir des submersions graves. Cinq tempêtes ont, au XXème siècle, occasionné des submersions marines dans ce secteur. Un rapport de 2008 d'un chef de service de la direction départementale de l'équipement indiquait, d’une part, que la conjonction de crue et de submersion marine pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l'arrière d'un réseau de digues vieillissant et, d’autre part, que la zone de l'estuaire est la zone la plus dangereuse du département. De plus, une plaquette d'information du plan de prévention des risques d'inondation, comportant les mêmes indications, a été diffusée en juillet 2007.
Sources : article R. 111-2 du code de l’urbanisme ; arrêt de la cour administrative d’appel de Nantes du 3 juillet 2020, n° 19NT02314.
Michel Degoffe le 11 janvier 2021 - n°472 de La Lettre du Maire Rural