Nombre de collectivités souhaitent réaliser des voies vertes pour développer le tourisme. La définition du tracé peut être compliquée, notamment quand il est envisagé d’emprunter des chemins affectés à d’autres usages, en particulier à l’agriculture. C’est le motif qu’a retenu le conseil municipal de Létanne (Ardennes, 111 habitants) pour s’opposer au passage d’une voie verte sur un chemin rural, solution envisagée par la communauté de communes des Portes du Luxembourg, porteuse du projet. Le conseil municipal a considéré que le chemin était étroit, qu’il était emprunté par des engins agricoles et que la cohabitation serait difficile entre agriculteurs et promeneurs. La cour administrative juge qu’un tel motif peut être retenu. La voie verte est une « route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, à l'exception des engins de déplacement personnel motorisés (trottinettes et patinettes électriques), des piétons et des cavaliers »*. A l’époque des faits, le texte prévoyait que « les conducteurs de véhicules motorisés ne doivent pas circuler sur une voie verte »**. Il aurait donc fallu que le maire interdise la circulation des tracteurs pour permettre la voie verte. L’autorité qui assure la circulation sur la voie verte peut désormais autoriser la circulation des véhicules motorisés pour accéder aux terrains riverains***.
(CAA Nancy 5/11/2024, n° 22NC01148).
*art. R. 100-2, code de la route.
**art. R. 412-7, code de la route.
***art. R. 411-3-2, code de la route.
Michel Degoffe le 04 décembre 2024 - n°515 de La Lettre du Maire Rural