Sécuriser les déchetteries Abonnés
Séparer les flux de circulation
La sécurisation d’une déchetterie nécessite d’abord de guider la progression des véhicules à l’intérieur du site en limitant les manœuvres, telles que le demi-tour, les croisements et la proximité entre les véhicules et les piétons. Ainsi, dans le Calvados, la communauté de communes du pays de Falaise (58 communes et 28 160 habitants) a aménagé un sens de circulation unique dans la déchetterie de Soulangy (259 habitants). Depuis le portail d’accès, les véhicules accèdent à une rampe où se trouvent les quais surplombant les bennes de collecte. Après y avoir vidé leur chargement, ils redescendent par la rampe opposée, menant à un portail de sortie. Toutefois, cette organisation est parfois difficile à respecter dans les grandes déchetteries. Ainsi, à Noron-l’Abbaye (328 habitants), une déchetterie que gère également cette communauté de communes, il n’existe qu’un seul portail. Elle a donc créé une boucle de circulation matérialisée par un marquage au sol pour délimiter des couloirs de circulation différents des zones d’évolution des piétons.
Notre conseil : lors de la conception des quais, tenir compte des temps de déchargement qui varient selon les déchets. Ainsi, le mobilier s’avère relativement facile à manipuler alors que les déchets verts réclament davantage de manutention pour gerber les végétaux dans les bennes de collecte.
Soigner la signalétique
La sécurité dépend également de la qualité du guidage, afin d’éviter que des usagers mal aiguillés multiplient les manœuvres à l’intérieur du site. Dans le Val-d’Oise, le syndicat mixte de ramassage et de traitement des ordures ménagères (Smirtom) du Vexin (73 communes, 55 000 habitants) vient de rénover sa déchetterie de Magny-en-Vexin (5 654 habitants) en créant sa propre signalétique. Il a fait réaliser des panneaux bien visibles, de deux mètres de haut, reprenant les codes couleurs de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) connus des usagers : vert pour les végétaux, jaune pour le carton, marron pour le bois, etc. Autre exemple, à Noron-l’Abbaye, où les panneaux implantés devant chaque benne de collecte détaillent les consignes de tri, évitant aux usagers de chercher un gardien parfois accaparé en cas d’affluence.
Notre conseil : pour la conception ou le réaménagement d’un site, les communes pourront s’inspirer du guide « Conception des déchèteries, Intégration de la santé et de la sécurité au travail », édité par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), disponible sur inrs.fr.
Protéger les quais
Les opérations de déchargement peuvent faire courir des risques de chute aux usagers lorsque les bennes (30 m³ au moins dans la plupart des cas) se trouvent en contrebas des quais. La norme NF P01-012 préconise la pose de garde-corps dès lors que la hauteur de chute dépasse un mètre. Cette norme fournit également des indications concernant la hauteur (minimum 1,10 mètre) ainsi que l’espacement à respecter entre les barreaux. Il est toujours possible d’augmenter cette hauteur, cependant, ce gain de sécurité sera contrebalancé par une plus grande difficulté des usagers à jeter leurs déchets par dessus la barrière. Tel est le cas des déchets verts souvent volumineux et difficiles à agripper. A Noron-l’Abbaye, la communauté de commune a trouvé une solution en équipant deux bennes destinées aux végétaux d’un dispositif basculant, commercialisé sous l’appellation Vidok. Le dispositif comprend une partie basse fixe et une partie haute qui se replie vers l’intérieur de la benne. Ainsi, le « gerbage » des végétaux est plus aisé et un usager qui perdrait l’équilibre vers l’avant serait retenu par cette bavette horizontale. Coût du réaménagement : 54 400 euros. Pour sa part, le Smirtom du Vexin a investi près de 47 000 euros dans un autre dispositif, baptisé Herkul, pour équiper les bennes à gravats : l’usager n’a plus a déverser ces déchets, les plus lourds, dans une benne en contrebas, au risque de basculer. Il les place au sol dans un compartiment pouvant contenir jusqu’à 3 m³. Quand il est plein, le gardien actionne le mécanisme qui soulève ce compartiment et en déverse le contenu dans la benne.
Notre conseil : il est possible de diminuer le coût de la sécurisation d’une déchetterie en évitant d’installer les bennes à cartons en contrebas (ce qui évite d’investir dans des garde corps et dans l’aménagement d’un quai). Prévues pour recevoir des déchets légers, ces bennes pourront simplement être placées à même le sol, à la hauteur des usagers. Ceux-ci n’auront aucune peine à y lancer leurs cartons.
Jean-Philippe ARROUET le 11 septembre 2017 - n°435 de La Lettre du Maire Rural
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