Les opérateurs publics de service numérique permettent aux petites communes de mutualiser leurs besoins Abonnés
Un soutien pour s’adapter ou se mettre en conformité
La réponse à cette obligation du RGPD** peut faire l’objet d’une mutualisation, en confiant le rôle de DPO à un OPSN. « On a une vraie plus-value car les petites collectivités n’ont pas les moyens de faire appel à un juriste-technicien. Quant à l’offre privée, elle provient des SSII (Sociétés de services en ingénierie informatique), qui ont des techniciens mais pas des profils de juristes », met en garde Jérôme Lamache, directeur de Manche numérique. Pour le compte des adhérents qui le souhaitent, cet OPSN tient à jour leur registre des traitements de données à caractère personnel. « En outre, nous faisons au moins une visite annuelle à la collectivité », ajoute Jérôme Lamache. Malgré cette offre clé en main, seules 160 collectivités sur 450 adhérentes ont fait ce choix de la délégation. Par ailleurs, nombre de petites collectivités estiment, à tort, qu’elles ne sont pas exposées aux cyberattaques (voir page 2), alors qu’elles doivent toutes s’y préparer. Ce chantier a un coût qui rend attractive la mutualisation via un OPSN : « nous qualifions les produits et nous les achetons en volume, ce qui nous permet, par exemple, de proposer un gestionnaire de mots de passe à moins de 10 € par collaborateur », précise le directeur de Manche numérique. La mutualisation joue, davantage encore, lorsque les enjeux financiers risquent de prendre des proportions considérables. « Nous avons des marchés qui nous permettent de déclencher des experts cyber en cas de piratage, même si cela coûte cher », précise le spécialiste.
Anticiper les évolutions
Au-delà des solutions techniques, le recours à un OPSN permet aux collectivités de ne pas être prises de cours par des réglementations qui évoluent sans cesse. « Nous faisons beaucoup de réassurance auprès de mairies qui veulent valider leurs démarches, aussi bien sur des questions informatiques que sur des logiciels métiers, car les communes ont de moins de référents auxquels s’adresser dans les trésoreries et les préfectures », observe Renaud Lagrave, directeur de l’Agence landaise pour l’informatique (ALPI). L’adhésion annuelle débute à 140 € (pour les communes comptant le moins d’habitants et d’agents) et l’Alpi veille et les oriente, allant jusqu’à obtenir des subventions de l’ANSI pour leur donner accès à un « pack cybersécurité ». Autre exemple avec le passage à la M57 : « nous avons commencé le déploiement il y a trois ans, à raison de 150 collectivités par an », explique Renaud Lagrave. Surtout, les OPSN travaillent déjà sur les futurs besoins ou réglementations concernant l’opendata, l’accessibilité des services numériques, les objets connectés, etc. Reste cependant une limite à l’intervention d’un OPSN : une délégation ne signifie pas une démission de la part de la collectivité. Au contraire, elle conserve une responsabilité, notamment sur des sujets aussi sensibles que la cybersécurité ou le RGPD. Comme le rappelle Emmanuel Vivé, « un OPSN n’est qu’un opérateur, le maire reste responsable en cas de problème ».
* en anglais, « data protection officer », ou délégué à la protection des données. Toute collectivité a l’obligation de désigner un responsable des traitements de données à caractère personnel.
** règlement général sur la protection des données (UE 2016/679), applicable depuis le 23/05/2018.
Jean-Philippe ARROUET le 11 décembre 2023 - n°504 de La Lettre du Maire Rural
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