Les centrales solaires hybrides, une révolution énergétique pour les plus petites communes ? Abonnés
Lorsque ZE Energy a lancé le projet, les prix de production étaient à parité avec ceux du marché de l’électricité. Depuis la guerre en Ukraine, le tarif (52 €/MWh actuellement) est devenu quinze fois moins cher que ceux du marché de gros de l’électricité. De quoi amortir sereinement près de 7 M€ d’investissement. D’autant que « le prix de production est garanti 40 ans et il n’y a pas de maintenance », souligne Mathieu Lassagne, président de Ze Energy.
Au-delà de la conjoncture favorable, l’intérêt de cette centrale réside dans ses batteries lithium-Ion. Sur 8,8 kWh produits, 5,3 kWh sont injectés dans le réseau d’Enedis (aucune consommation locale) et 3,5 MWh restent stockés. La centrale de Mennetou-sur-Cher pourra ainsi réinjecter de l’électricité au moment où les appels de puissance seront importants. Elle aidera également à stabiliser le réseau grâce à une fourniture sans temps morts. Même sous un ciel couvert, les batteries continueront à alimenter Enedis.
Dernier avantage qui contribue à la rentabilité : des coûts moins élevés de raccordement au réseau électrique. Dans une configuration « classique », il aurait fallu faire sortir les 8,8 kWh au moyen de gros câbles et se relier directement à un grand poste de distribution, distant de 20 km. Facture estimée : 150 000 euros/km. Cependant, comme la centrale ne distribue que 5,3 kWh, les câbles, plus petits, peuvent se raccorder à quelques kilomètres seulement. Résultat : un coût de raccordement divisé par deux.
Une opportunité financière pour les communes
Ce modèle de centrale hybride, qui s’implante en un an, paraît promis à un bel avenir, et les collectivités pourraient en profiter. Non pas pour récupérer du courant moins cher mais grâce à la fiscalité. « Entre le loyer du terrain communal et la taxe foncière, nous devrions récupérer environ 15 000 € par an, ce qui n’est pas rien pour notre commune avec un budget d’un million d’euros », se réjouit Franck Thorin, maire de Mennetou-sur-Cher. De surcroît, ces ressources sont sanctuarisées pour les 40 années du bail (à l’issue de laquelle ZE Energy remettra le terrain en état). La communauté de communes Romorantinais et Monestois ainsi que le conseil départemental du Loir-et-Cher feront également une bonne affaire en se partageant 25 000 à 30 000 € d’IFER (Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau) chaque année. Avec un regret cependant : cet impôt se calculant sur l’électricité distribuée, le stockage dans les batteries diminue d’autant la manne financière.
Jean-Philippe ARROUET le 09 décembre 2022 - n°493 de La Lettre du Maire Rural
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