Le volontariat territorial en administration, une solution pour les communes rurales en déficit d’ingénierie Abonnés
Intégrer les VTA
« Si on s’intéresse au VTA pour obtenir 15 000 €, on a tout faux », lance Jocelyne Guérin, maire de Luzy (Nièvre, 2 026 habitants) qui achève un parcours de 18 mois avec une VTA. Elle se dit satisfaite de ce recrutement qui a fait avancer son projet de développement de 5 M€ baptisé « Village du futur ». « Il faut oser embaucher ces jeunes qui sortent des études », plaide-t-elle. Au départ, la mairie n’a pas reçu beaucoup de candidatures mais elle orienté son choix avec la volonté d’un apport réciproque : offrir une véritable expérience de responsabilité tout en bénéficiant d’un renfort pour le montage des dossiers de subvention et le suivi des chantiers. La candidate retenue n’a pas hésité à venir des Landes pour rejoindre ce village nivernais. L’autre clé du succès à Luzy est l’intégration de cette recrue dans une équipe de projet avec d’autres chargés de mission, recrutés eux aussi grâce à des programmes d’aides comme « Petites villes de demain ». La VTA a également bénéficié d’un soutien de la comptable de la mairie, en charge des marchés publics. « Elle a été très vite dans le vif du sujet, elle s’est beaucoup documentée et, en trois mois, elle était intégrée », se félicite la maire.
Un soutien à l’emploi local
Cette nécessité d’accompagnement et de valorisation des candidats est également soulignée par la communauté de communes du Tonnerrois en Bourgogne - CCTB (Yonne, 15 515 habitants, 52 communes), engagée dans un contrat de VTA d’un an. « La collectivité comme le manageur direct doivent avoir à l’esprit qu’il faut un accompagnement », résume Eugénie Depuydt, directrice des ressources humaines. Là encore, la collectivité n’a pas « chassé » la subvention, elle est partie d’un besoin existant, un poste de chargé de développement touristique. Une vraie mission, rémunérée comme telle : « aide de l’État déduite, il nous reste 20 000 € de brut chargé », détaille la DRH. Ce qui justifie que le VTA bénéficie du même parcours d’intégration à la CCTB que les fonctionnaires, ainsi que d’un tutorat. « Le tuteur est le N+1 en charge du service ou du pôle », précise la directrice Au-delà du projet lui-même, la CCTB espère attirer des jeunes diplômés sur un territoire rural distant d’au moins 100 km de la première université. Avec l’espoir de leur donner envie de rester sur place, avec ou sans intégration à la fonction publique territoriale.
Recruter un VTA
Le dispositif est accessible aux communes situées en zone peu denses et très peu denses (catégories 3 et 4 de la grille de densité de l’Insee) ainsi qu’aux EPCI et aux syndicats (catégorie 3). La collectivité intéressée envoie une fiche de poste au préfet ainsi qu’à l’Agence nationale de la cohésion des territoires ANCT (vta.anct.gouv.fr). « Les missions pouvant être confiées aux VTA sont très variées, confirme le ministère. Elles peuvent porter sur l’animation d’un projet alimentaire territorial, le développement d’un projet culturel, l’appui à la transition écologique de la collectivité et du territoire, la réalisation d’un plan pluriannuel d’investissement ou encore l’animation d’un projet de territoire ». L’offre d’emploi est publiée sur la plateforme nationale vta.anct.gouv.fr, sur laquelle les candidats postulent.
Dès que la collectivité retient une candidature, elle en informe le préfet et l’ANCT qui lui confirment la disponibilité de l’aide financière. Elle peut alors signer le contrat de travail (CDD en temps partiel à 75 %, rémunéré au minimum légal) et la charte d’engagement. .
Jean-Philippe ARROUET le 10 mai 2023 - n°498 de La Lettre du Maire Rural
- Conserver mes publications au format pdf help_outline
- Recevoir par mail deux articles avant le bouclage de la publication.help_outline
- Créer mes archives et gérer mon fonds documentairehelp_outline
- Bénéficier du service de renseignements juridiqueshelp_outline
- Bénéficier du service InegralTexthelp_outline
- Gérer mon compte abonnéhelp_outline