Le secrétaire général de mairie, un poste clé de la fonction publique territoriale Abonnés
La fonction de secrétaire général de mairie est un pilier essentiel du fonctionnement des petites collectivités, caractérisée par un fort investissement, un grand professionnalisme et une capacité d’adaptation. 45,6 % des secrétaires généraux de mairie exercent dans des communes de moins de 500 habitants, 72,2 % dans des communes de moins de 1 000 habitants. Dans 9,7 % des cas, le secrétaire général de mairie y est le seul agent, dans 77,3 % des cas la collectivité compte moins de 10 agents. Les secrétaires généraux de mairie sont majoritairement employés par une seule collectivité (61,1 %), un quart d’entre eux (24,1 %) par deux collectivités. Près de deux tiers d’entre eux (63,3 %) sont à temps complet. Un secrétaire général de mairie sur deux est employé de catégorie « C », 35,7 % sont de catégorie « B », 15,2 % de catégorie « A ». 84,5 % sont titulaires. Près d’un quart sont depuis plus de 20 ans sur leur poste actuel, près de la moitié depuis plus de 10 ans. 5,7 % des secrétaires généraux de mairie ont été recrutés par une intercommunalité, pour le compte d’une ou plusieurs communes.
Des fonctions exercées en grande majorité par des femmes
Les secrétaires généraux de mairie sont essentiellement des femmes (91,5 % des effectifs). 46,6 % sont âgés de plus de 50 ans. Plus d’un quart (26,9 %) dispose d’un diplôme « bac+3 » ou supérieur, plus d’un secrétaire général de mairie sur trois (35,8 %) dispose d’un diplôme « bac+2 », 28,6 % sont titulaires du baccalauréat. Seul un secrétaire général de mairie sur cinq (20,2 %) réside dans la commune dans laquelle il exerce son activité.
Un métier passionnant mais stressant
La fonction de secrétaire général de mairie est un métier d’engagement, porté par des professionnels dévoués mais exposés à de fortes tensions. Pour 93 % d’entre eux, les secrétaires généraux exercent un métier de passion. Ils bénéficient d’une relation de grande qualité avec les élus et témoignent d’une autonomie appréciable. Toutefois, leur charge de travail reste élevée : difficulté de déconnexion et stress sont largement répandus. Les pratiques managériales sont peu formalisées. Ainsi, malgré leur implication, les collectivités manquent souvent d’outils de management adaptés : seulement 52 % disposent d’un organigramme, et 20 % d’un plan de formation. La coordination avec les élus repose majoritairement sur des relations informelles. Les conditions matérielles sont généralement satisfaisantes, mais le défi de la dématérialisation est lourd : si l’équipement matériel est jugé satisfaisant, la numérisation croissante, bien qu’efficace, accroît aussi la complexité du travail et le sentiment d’isolement.
Un métier isolé qui nécessite l’appui d’un réseau
Face à l’isolement, la montée en puissance des réseaux départementaux est une opportunité. Ils devront proposer bien plus qu’un espace d’échange informel : mutualisation d’outils, accompagnement juridique, analyse des évolutions réglementaires. Pour réussir, ces réseaux devront allier proximité, réactivité et qualité d’expertise, tout en respectant les contraintes de temps des secrétaires. Les secrétaires généraux expriment un besoin clair d’accompagnement : formations adaptées, échanges de pratiques fiables, mutualisation d’outils, soutien dans la gestion de la charge de travail, et anticipation des effets des prochaines élections municipales.
Renforcer la qualité de vie au travail et la prévention des risques
Face à la charge de travail et au stress, il devient indispensable d’outiller les secrétaires généraux pour développer une culture de la prévention en matière de santé au travail. La qualité de vie au travail doit être pensée comme une dimension stratégique du bon fonctionnement des petites collectivités.
Améliorer l’accès à la formation continue et la reconnaissance
Pour mieux accompagner les secrétaires généraux de mairie dans l’anticipation des évolutions du métier et des mutations à venir, l’accès à la formation doit être amélioré. De même, la valorisation de l’expertise métier et la reconnaissance du rôle central de ces professionnels doivent être renforcées.
Source : étude de l’ANDCDG (association nationale des centres de gestion) de septembre 2024.
Pierre-Yves Blanchard le 10 juillet 2025 - n°522 de La Lettre du Maire Rural
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